Morale et psychanalyse… mais quel rapport ?

Il est souvent reproché à la psychanalyse d’être amorale. Certains iraient même jusqu’à regretter que le-la psychanalyste n’ajoute pas à son exercice, une pincée d’action moralisatrice… Parfois, les patients eux-mêmes semblent attendent de leur analyste des remontrances ou des éloges.

Morale et psychanalyse… mais quel rapport ?

Cette accusation d’a- ou i-mmoralité peut trouver son explication dans une série de malentendus souvent liées à la posture même de l’analyste.

En effet, face au patient, face à ses dires et agir, le psychanalyste se doit de conserver une attitude exempte de jugement ou de réprobation ; son écoute est bienveillante, pour être réceptive à la parole transmise.

De plus, le travail d’interprétation passe par la réduction des mécanismes de défenses du patient et l’allègement de sa culpabilité névrotique (distincte de la culpabilité réellement fondée) : libérer ses tendances sexuelles et agressives sont aussi recherchés dans la cure.

La psychanalyse n’a pas pour objet de proclamer ou de destituer quelque « morale » que ce soit. Elle doit rendre compte des structures de la pensée, notamment celles qui échappent au patient qui l’énonce. C’est ce qui permet d’avoir accès à ce que S. Freud a appelé l’ «Inconscient».

Ainsi, se développe ce malentendu selon lequel l’analyse affranchit le patient de toute culpabilité et qu’elle lui permettrait de faire tout ce qu’il veut ou désir… Or chez l’homme, notre « Moi » doit s’ajuster à la réalité (principe de réalité) et nos pulsions doivent être mises à leur place : c’est là la condition d’une certaine liberté intérieure… S’affranchir de tout cadre exprime en fait l’aliénation du patient à un idéal narcissique de toute-puissance.

Nous voilà donc condamnés à nous ajuster à notre réalité ?… Pas totalement ! Reconnaître la réalité et s’y ajuster ne veu¬t pas dire qu’on l’accepte passivement en renonçant à la modifier : mais pour y arriver, il faut en passer par des compromis entre forces opposées, soyons-y prêts !

Alors, même si l’analyste est loin de se positionner comme un « prêcheur » fusse-t-il laïc, la cure psychanalytique peut toutefois être vécue comme une certaine expérience morale, si, si !

Consultations sur rendez-vous

Nolwenn Tiphaine-Le Nestour

Des questions des remarques

N’hésitez pas à les partager et à m’en faire part

Laisser un commentaire