Masochisme et auto-sabotage, ça va faire mal !

Revenons d’abord sur le terme de « masochisme » : saviez-vous qu’il vient du nom de l’écrivain Léopold Sacher-Masoch ? Au fil de ses récits, ce dernier décrit une attitude de soumission masculine à la femme aimée, une recherche de souffrance et d’humiliation par cette femme dominatrice qui inflige punitions et châtiments. Et voilà comment Léopold est devenu célèbre… Ses œuvres beaucoup moins !

Masochisme et auto-sabotage, ça va faire mal !

Rappelons que le masochisme a été défini, en premier lieu, comme une perversion sexuelle dans laquelle la satisfaction d’un individu est liée à la souffrance et à l’humiliation qu’il ressent.

Très tôt, un lien très ténu entre masochisme et sadisme est établi. L’existence de ce couple d’opposés sera reprise par S. Freud pour qui le masochisme apparaît comme un renversement et un retournement du sadisme sur la personne propre. C’est dans le renversement masochiste que la sensation de douleur peut se lier à l’excitation sexuelle : en châtiant l’autre, on jouit soi-même -de façon masochiste- dans l’identification avec l’objet souffrant.

Au cours de ses travaux, Freud va étendre la notion de masochisme au-delà de la seule perversion sexuelle. Dans son ouvrage « Au-delà du principe de plaisir », il va notamment la lier à l’automatisme de répétition et à la pulsion de mort, lui donnant une portée clinique qui dépasse celle de la perversion sexuelle.

Il distingue alors ce qu’il nomme le « masochisme moral ».

Ce qui importe dans ce cas n’est pas l’objet sexuel, source de souffrance, mais l’intensité de cette dernière. Il y a ici un besoin inconscient de punition ou d’autodestruction qui ne semble pas être directement sexualisé.

Masochisme et la personnalité d’auto-sabotage vont donc de pair : le sujet savoure une torture intérieure qu’il s’impose où la pulsion de mort œuvre. Nous sommes face à un trouble de la personnalité que l’on peut qualifier d’autodestructeur.

Ces personnalités enchaînent les relations ratées, sachant souvent dès le départ que leur partenaire ne leur apportera que souffrance et désillusion. Perfectionnistes, ils finissent par essuyer des revers cinglants, par des mauvais choix (pourtant souvent pressentis comme tels). Ils peuvent être intelligents mais ils finiront par échouer volontairement. Bref, ils se sabotent sur le plan professionnel, amoureux, amical et nourrissent alors des sentiments de colère. Généralement, ils empruntent le chemin le plus difficile et le plus douloureux pour eux. Ils le font de leur plein gré soit, mais ils pourront attendre aussi de l’autre qu’il se sente mal pour lui. Ces personnalités sont complexes : elles se font souffrir et font souffrir ceux qui les entourent.

Pour ces sujets, la pratique de la cure psychanalytique reste une possibilité qui passera par l’analyse des fantasmes mis en jeu, du rôle de la jouissance de la douleur, de leurs symptômes et des résistances à surmonter.

Consultations sur rendez-vous

Nolwenn Tiphaine-Le Nestour

Des questions des remarques

N’hésitez pas à les partager et à m’en faire part

Laisser un commentaire